300
2006 – Etats-Unis
Fiche technique
Réalisé par Zack Snyder
Scénario de Zack Snyder, Kurt Johnstad et Michael B. Gordon d’après le roman graphique de Frank Miller
Musique de Mark Mancina
Avec Gerard Butler, Dominic West, Lena Headey, David Wenham
Durée : 1h55
Synospis :
Devenu roi de Sparte à la suite des épreuves rituelles spartiates, Léonidas apprend d’un messager perse que le roi Xerxès envisage d’envahir la Grèce et de soumettre sa cité. Contre l’avis des éphores corrompus par l’or perse, il refuse de négocier un quelconque arrangement et part à la rencontre de l’ennemi avec les 300 meilleurs soldats de sa cité. Léonidas choisit de combattre l’armée perse dans le passage étroit et rocheux des Thermopyles mais refuse d’enrôler Éphialtès, un Spartiate exilé à cause des handicaps dûs à ses malformations. Face à l’armée gigantesque du roi Xerxès, la résistance est héroïque mais désespérée. Xerxès, frappé par les importantes pertes subies par son armée lors des premiers assauts, tente de gagner Léonidas à sa cause mais essuie un échec. Il envoie alors ses meilleurs guerriers, les Immortels, également repoussés par les Spartiates. Mais Éphialtès, meurtri par le refus de Léonidas, révèle à Xerxès l’existence d’un sentier secret qui contourne les Thermopyles. Les Perses encerclent les Spartiates survivants et Xerxès exige leur soumission. Léonidas feint d’accepter avant de blesser Xerxès avec sa lance. Léonidas et ses hommes sont ensuite massacrés. Un an plus tard, les cités grecques décident de s’unir et 40 000 Grecs feront désormais face à 100 000 Perses sur le champ de bataille de Platées.
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Contexte historique
La seconde Guerre médique, conflit opposant les Grecs aux Perses de l’empire Achéménide à la suite de l’intervention d’Athènes venue en aide aux cités grecques asiatiques sous domination perse au début du Vème avant J.C. La bataille des Thermopyles constitue le tournant stratégique de cette deuxième expédition perse entreprise par le roi Xerxès Ier à partir de 481-480 avant J.C. dans le but de venger son père Darius 1er dont les troupes avaient été défaites à la bataille de Marathon.
Contexte de production
Inspiré du roman graphique de Frank Miller publié en 1999, 300 s’inscrit dans le renouveau du Peplum dans les annees 2000 à la suite du succès du Gladiator de Ridley Scott. Outre la créativité de la mise en scène mêlant infographie numérique et références post-modernes, le film est typique de beaucoup de blockbusters historiques réalisés après les attentats du 11 septembre 2001 et prenant pour toile de fond l’affrontement entre l’Occident antique ou médiéval et un Moyen-Orient fantasmé et menaçant. A l’instar de Troie de Wolfgang Petersen et du Alexandre le Grand d’Oliver Stone, cette spectaculaire évocation de la bataille des Thermopyles fait ainsi directement écho à la seconde Guerre du Golfe déclenchée par George W. Bush en mars 2003 avec pour conséquence l’invasion de l’Irak. Difficile de ne pas voir dans cette initiative militaire prise en dehors des autres cités-états grecques, une métaphore de l’intervention des troupes américaines ayant pris la tête de ce que Washington considérait comme une croisade contre le terrorisme. Face à un Xerxès androgyne, basané et adepte du piercing extrême à la tête d’une armée de guerriers fanatiques (dont certains masqués à la manière de ninjas) et supérieurs en nombre, le combat des 300 spartiates de Léonidas apparaît comme une allégorie antique de la droiture et du courage des forces combattantes en Irak, entre fascination pour les vertus militaires lacédémoniennes et critique vis à vis du système socio-politique de Sparte (totalitarisme, eugénisme et économie sur l’esclavagisme le plus brutal).
Anecdotes
300 n’est pas le premier film à évoquer le sacrifice de Léonidas et de ses spartiates. En 1962, Rudolph Maté, réalisateur d’Horizons lointains et du Choc des mondes, réalisait La bataille des Thermopyles (au titre original précurseur : The 300 spartans !) avec Richard Egan dans le rôle du du roi de Sparte. A sa sortie, cette production américaine tournée en Grèce et s’inscrivant dans la mode des péplums hollywoodiens et italiens des années 50-60, fut déjà considérée par les critiques de l’époque comme une métaphore de l’affrontement Est-Ouest de la Guerre froide. Par ailleurs, le succès du 300 de Zack Snyder lui valut une suite en 2014 : 300 – Naissance d’un Empire. Réalisé par Noam Murro, le film s’ouvre sur la mort de Léonidas et met en scène (assez librement) la bataille navale de Salamine qui opposa au Cap Artémision les Perses de Xerxès aux athéniens de Thémistocle, présentant à juste titre cette victoire du stratège d’Athènes, comme le point de départ d’un empire qui régnera sur une grande partie de la Méditerranée jusqu’à l’ascension des macédoniens.