A l’affiche
Le 10 avril 2024
Rosalie
Belgique/France
Réalisé par Stéphanie Di Giusto
Avec Nadia Tereszkiewicz, Benoît Magimel, Benjamin Biolay
Durée : 1h55
© Gaumont – Tous droits réservés
Les “femmes à barbes”, jeunes femmes victimes d’un dérèglement hormonal entraînant un hirsutisme, ont toujours fasciné les foules et les élites. Courtisanes ou filles de ferme, elles furent tantôt associées au folklore de la lycanthropie, tantôt aux attractions foraines, privées du plus élémentaire respect humain au nom d’une ostentation malsaine de leur handicap. C’est sur cette thématique de la réception de la “monstruosité” dans le monde rural à l’aube du XXème siècle que se penche Stéphanie Di Giusto. Poursuivant son étude sur la marginalité des femmes de la fin du XIXème siècle au temps de la Belle Epoque et après avoir évoqué l’étonnante carrière de la danseuse Loïe Fuller dans La danseuse (2016), la réalisatrice s’empare de l’histoire vraie de Clémentine Delait (1865-1939), femme à barbe de Thaon-les-Vosges célèbre pour ses cartes postales qu’elle vendait aux curieux en mal d’émotions fortes pour dresser le portrait intime et puissant de l’une de ces pionnières du féminisme. Si Marco Ferreri avait déjà exploré ce thème avec son film Le mari de la femme à barbe (1964), Stéphanie Di Giusto replace l’histoire de sa Rosalie dans le contexte intime d’une société en pleine mutation et qui s’interroge sur la place qu’elle doit accorder à la Différence.