La bonne étoile

Plus de 80 ans après la fin de la Seconde guerre mondiale, les cinéastes continuent à chercher de nouvelles voies scénaristiques et esthétiques pour raconter cette période si particulière de notre Histoire. En parallèle des reconstitutions ambitieuses comme Le dernier métro de François Truffaut (1980) ou La rafle de Roselyne Bosch (2010), le Cinéma hexagonal a depuis bien longtemps exploré la piste d’une approche mêlant humour respectueux, contexte dramatique et conte philosophique. De La Grande vadrouille de Gérard Oury (1966) à Monsieur Batignole de Gérard Jugnot (2002) en passant par la série de la 7ème Compagnie ou Train de vie de Radu Mihaileanu (1998), ces films populaires ont ainsi su trouver un ligne directrice pour évoquer ces heritages mémoriels complexes et un public aussi constant que fidèle. C’est dans cette tradition que s’inscrit le 4ème film de Pascal Elbé en tant que réalisateur. Dans La bonne étoile, le comédien passé derrière la caméra évoque la désertion de certains soldats français pendant la Bataille de France (de mai à juin 1940) ainsi que la traque des réfugiés juifs, première étape de la tragédie de la Shoah. Brocardant les clichés antisémites et jouant avec la mythologie de la « débâcle » décrite par Marc Bloch, le film restitue le chaos et la sidération provoqués par la Blietzkrieg de Guderian avant de se pencher sur le comportement des Français face à la Déportation et à la Résistance.