Gladiator II

Vingt-cinq ans après la sortie de Gladiator, le péplum aux 5 Oscars qui ressuscita l’engouement du public pour le Film à l’Antique à partir des années 2000, Ridley Scott retrouve le sable des arènes pour donner une suite à son chef-d’œuvre. A travers les aventures de Lucius Verus, le jeune neveu de l’empereur Commode devenu un influent patricien réduit en esclavage au moment des luttes fratricides entre l’empereur Caracalla et son frère Geta (autour de 212 après J-C), le réalisateur poursuit son ambitieux périple visuel au cœur de l’Antiquité latine. Outre une impressionnante description de l’assaut des légions sur la Numidie et l’évocation de la vie quotidienne dans les « ludi », ces écoles de gladiature qui fournissaient aux jeux du cirque ses meilleurs combattants, le film met scène des combats rarement représentés à l’écran : les affrontements entre animaux sauvages mais surtout la naumachie. S’inspirant de batailles navales célébres ou de campagnes militaires menées par l’empire (principalement contre les pirates en Méditerranée), ces spectacles guerriers nécessitant l’aménagement d’un plan d’eau au centre de l’amphithéâtre, ont rarement fait l’objet de reconstitutions au Cinéma. Seul le Spartacus réalisé en 1952 par Riccardo Freda avec Massimo Girotti dans le rôle-titre, avait osé mettre en images cette utilisation très particulière des arènes. Mais si la gladiature est le sujet central du film, la suite de Gladiator est aussi l’occasion pour Scott de poursuivre son analyse de la progressive décadence du monde romain sous le Haut-Empire, attaqué sur ses frontières par les barbares et rongé par la corruption et les luttes internes pour le pouvoir, à partir du règne des Antonins.