A l’affiche
Le 5 février 2025
5 septembre
(September 5)
Allemagne/Etats-Unis
Réalisé par Tim Fehlbaum
Avec Peter Sarsgaard, John Magaro, Ben Chaplin
Durée : 1h35
5 septembre 1972. Lors des Jeux Olympiques de Munich, l’équipe de télévision américaine se voit contrainte d’interrompre subitement la diffusion des compétitions, pour couvrir la prise d’otage en direct d’athlètes israéliens. Un évènement suivi à l’époque par environ un milliard de personnes dans le monde entier. Au cœur de l’histoire, l’ambitieux jeune producteur Geoff veut faire ses preuves auprès de Roone Arledge, son patron et légendaire directeur de télévision. Avec sa collègue et interprète allemande Marianne, son mentor Marvin Bader, Geoff va se retrouver confronté aux dilemmes de l’information en continu et de la moralité.
© Paramount Pictures France – Tous droits réservés


Le 5 septembre 1972, la prise d’otage de la délégation des sportifs israéliens venus participer aux Jeux Olympiques de Munich par le groupe terroriste palestinien Septembre noir reste un mémorable et dramatique chapitre de l’Histoire du Sport. De manière plus générale, cet événement marqua profondément les opinions publiques tant par sa violence que par la déflagration géopolitique qui l’accompagna. Plusieurs films s’en sont ainsi fait l’écho. En 1976, Les 21 heures de Munich de William A. Graham présente le déroulé des événements à la manière d’un fait divers traité comme un thriller nerveux mâtiné du soupçon de politique qui caractérise de nombreux films des années 70. En 1999, c’est le documentariste Kevin McDonald qui signe Un jour en septembre. Sa passionnante analyse et la richesse des images d’archives proposées vaudront d’ailleurs au film d’obtenir l’Oscar du Meilleur documentaire. Sept ans plus tard, Steven Spielberg se penche à son tour sur le drame et ses conséquences avec Munich. Si le film évoque la prise d’otage sans en éluder l’horreur, le réalisateur s’interroge surtout sur la réponse armée et secrète apportée par l’Etat hébreu à l’attentat par l’intermédiaire de l’intervention du Mossad. Moins commémoratif, l’objectif de 5 septembre de Tim Fehlbaum est autre. Sans pour autant ignorer les ressorts géopolitiques en œuvre dans la prise d’otage, le réalisateur s’intéresse surtout à son traitement médiatique et au rapport de fascination morbide entre les équipes de télévision prêtes à tout pour capter du sensationnel et la tragédie qui se déroule en direct, devant leurs yeux. Au-delà de la contextualisation dans l’Histoire du conflit israélo-palestinien, le film entend prolonger la réflexion sur des époques plus contemporaines et amener le spectateur à repenser sa tendance au voyeurisme et son approche parfois trop consumériste de l’information.