Marcel et Monsieur Pagnol

Grand nom de l’Animation et chantre d’une certaine nostalgie du monde disparu des Trente glorieuses qu’il mettait déjà en scène en 2003 dans son cultissime Les triplettes de Belleville, Sylvain Chomet rend cette fois hommage à la vie et à l’œuvre de l’un des plus prestigieux auteurs et académiciens français : Marcel Pagnol. Fidèle à sa tradition du récit biographique mêlant grande et petite histoire, vie publique et profondeurs intimes dans une mise en abîme du personnage et de son œuvre, le réalisateur se penche sur la jeunesse du conteur provençal pour y déceler les racines de l’inspiration du dramaturge, romancier et cinéaste qui réinventa l’âme méridionale et lui conféra ses lettres de noblesse. Au-delà de la magie distillée par la narration et la sublime esthétique de son graphisme, le film est une passionnante promenade dans le monde de la création littéraire et cinématographique de l’arrivée du parlant à l’immédiate après-guerre. On y retrouve ses amis et collaborateurs de toujours comme Fernandel ou Raimu et l’on découvre les coulisses de classiques du grand écran comme la trilogie marseillaise (en particulier Marius et Fanny) réalisée entre 1931 et 1932, co-financée à l’époque par… les studios Paramount ! Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que la cinéaste se livre à ce genre d’exercice puisqu’il avait déjà mis en scène la vie d’un autre maître du 7ème Art en 2010, Jacques Tati, dans L’illusionniste.